Ai Weiwei et ses cerfs-volants du bout du monde… Philippe Rochot
- Philippe Rochot
- 20 janv. 2016
- 2 min de lecture
Ai Weiwei nous avait habitués à la provoc : les vases Ming brisés au sol, les doigts d’honneur sur les lieux historiques de la planète ou encore ces millions de graines de tournesol répandues par terre, allusion ironique aux mots d’ordre de Mao qui voulait que le peuple se tourne vers lui comme le tournesol vers le soleil… Et puis au lendemain du tremblement de terre du Sichuan au printemps 2008 il avait exposé 9000 cartables en mémoire des écoliers tués lors du séisme, pour dénoncer la corruption qui avait prévalu dans la construction des écoles.

Le dragon en Chine est le symbole de l’immortalité, de la persévérance et de la force..
Ses trois mois de détention et sa mise en résidence surveillée ont-ils changé l’artiste ? Pas sûr disent ses fidèles. Reste que l’homme nous présente aujourd’hui une œuvre d’une grande finesse dans l’un des centres commerciaux les plus huppés de Paris : le « Bon Marché ». Survolant les étals de parfum dernier chic ou les montres à 10000 euros, on peut voir de grands cerfs-volants chinois, fabriqués à l’aide de fines tiges de bambou et d’un papier de soie blanc.

Pour cette exposition baptisée “Er Xi”, traduisez “Air de jeux”, Ai Weiwei s’est inspiré du « Shanhaijing”, le livre des Monts et des Mers », un ensemble de contes populaires qui remontent à plus de deux mille ans et font évoluer démons et divinités de la Chine antique.

Les poissons “Shu”: ils possèdent trois queues six pattes quatre têtes..
“Le cerf-volant est le premier objet que j’ai fabriqué quand j’avais 10 ans, avec du bambou arraché de nuit aux volets des fenêtres”, raconte Ai Weiwei.
A 58 ans, il a toujours gardé son âme d’enfant et se plait à réaliser des centaines de « selfies, » exposés sur les murs blancs du grand magasin parisien. Ai Weiwei est aujourd’hui libre, libre de voyager et de vivre à l’étranger mais il restera toujours l’enfant turbulent, incorrigible, véritable casse-tête pour les autorités chinoises.

Le Shusi, oiseau avec des pieds humains…



Les selfies d’Aï Weïweï..
Philippe Rochot
Comments