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L’homme aux quatorze 8000…”Erhard Loretan : Une vie suspendue”… Mon œ

  • Photo du rédacteur: Philippe Rochot
    Philippe Rochot
  • 16 juin 2013
  • 2 min de lecture

Annapurna: premiers 8000… (PR) 

« Pour réussir dans la voie qu’il s’était choisie, il fallait aller au delà du raisonnable ” écrit Charlie Buffet dans le livre qu’il consacre à la vie et à la mort d’un des plus grands alpinistes de notre époque : Erard Loretan, peu connu en France mais héros en son pays la Suisse.

          Erhard Loretan appartenait à cette poignée d’hommes qui ont gravi les quatorze sommets de plus de 8000 mètres qui font la beauté de notre planète. Le guide suisse était une force de la nature à ranger aux côté des Buhl, Messner ou Bonatti dont il a suivi les traces sur les sommets les plus prestigieux comme le K2 ou le Nanga Parbat…Loretan était habité par la passion de dépasser ses limites nous dit l’auteur et sans doute  y est-il parvenu.

           Sa force c’est la rapidité. Sa sécurité c’est la vitesse: rester le moins longtemps possible dans cette “zone de la mort” qui affaiblit l’homme en haute altitude et réduit son jugement. Il perd un compagnon dans l’ascension du Nanga Parbat et échappe à de graves gelures. Il avait fendu sa chaussure en la frappant à coups de piolets pour faire circuler le sang. Loin de renoncer, il continuera jusqu’au sommet de ce premier 8000, qui sera donc suivi des treize autres plus hauts sommets de la planète. A chaque fois Loretan va tenter des voies ou des traversées jamais réalisées pour sortir des itinéraires habituels.

          Le destin a voulu que l’ascension de son dernier sommet qui allait faire de lui “l’homme aux quatorze 8000 ” soit aussi celui de Benoît  Chamoux: le Kangchenjunga. Les deux hommes ne se déclarent pas en compétition mais dans les faits c’est bien ainsi que les médias interprètent cette ultime expédition des deux alpinistes qui doit leur permettre de compléter leur “carnet des 8000”. Loretan parviendra au sommet épuisé mais Benoît Chamoux ne l’atteindra jamais et trouvera la mort à la descente.

            Au-delà de cette série d’exploits du guide suisse que décrit minutieusement Charlie Buffet, l’auteur explore la personnalité de l’homme, ivre de montagne et qui aimait citer cette phrase :”les 8000 c’est comme les cacahuètes, on ne devrait jamais commencer…” Cet alpiniste hors du commun qui ne mesurait guère plus d’1m.65, verra sa vie brisée par la mort de son fils, victime du ” syndrome du bébé secoue » dont il fut rendu responsable.

           Loretan ne renouera jamais avec les exploits passés et trouvera la mort en montagne en avril 2011, en dévissant sur une arrête lors d’une course facile en Oberland bernois.

Philippe Rochot

Erhard Loretan : une vie suspendue  par Charlie Buffet

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