top of page

Pionniers du reportage sur la piste des Indiens… Ph. Rochot

  • Photo du rédacteur: Philippe Rochot
    Philippe Rochot
  • 31 mars 2016
  • 2 min de lecture

Le photographe est « celui qui écrit avec la lumière » dit-on chez nous mais chez les Indiens d’Amérique on l’appelle l’« attrapeur d’ombre ». Ces hommes ont sans doute été les premiers reporters d’image à la fin du 19ème siècle, même si pour les historiens le photoreportage est né durant la guerre de Crimée en 1855.


Chef Severo et sa famille. Photo de WH Jackson (Collection Françoise Perriot) La qualité de leur travail est présentée à la Maison de Etats-Unis avec la collection de photographies anciennes de Françoise Perriot, écrivain, spécialiste des Indiens d’Amérique du nord qui a vécu dans le Montana. L’expo intitulée “Les Amérindiens et la Nature” est un hommage à cette harmonie entre l’homme et son milieu. « Les arbres, les pierres, les plantes et les animaux, sont des parents proches. Les humains font partie de ce tout qu’est la Nature. Sur des bases de respect et de réciprocité, les Amérindiens pensent qu’il est de leur devoir d’entretenir et d’honorer ce lien parental, dans les cérémonies, mais aussi dans les gestes du quotidien. »


Photos Carl Moon 1905 Navajo Huffmann 1880 Cheyenne Charles Bell Crow 1880 (1) - Copie (Copier)

Indien Navajo (Carl Moon – 1905). Cheyenne (Huffmann – 1880). Indien Crow (Charles Bell 1880)..

Cette exposition est aussi un hommage à ces « attrapeurs d’ombre » qui ont bravé des conditions hostiles, des distances infinies, des températures extrêmes avec un matériel pesant et difficile à manier car les images étaient souvent réalisées sur plaques de verre. Le résultat est pourtant à la hauteur de l’effort entrepris et l’héritage laissé d’une richesse infinie.


Un nom se détache parmi ces photoreporters engagés sur la piste des Indiens : celui d’Edward Curtis et de son œuvre monumentale qui couvre 80 tribus. Ce fils d’un ancien combattant de la guerre de sécession devenu prédicateur, accompagna son père dans les tournées de sa vaste paroisse. Il prit le goût de la photographie et inventa même son premier appareil. Cette passion le conduisit à traverser plus de cent fois les Etats-Unis pour y saisir plus de 40 000 clichés. Il boucla une encyclopédie monumentale de vingt volumes sur « les Indiens d’Amérique du nord.» Curtis enregistra de même près de soixante-dix langues et quelque 10 000 chants des tribus indiennes. Edward Curtis aimait la beauté et la fierté de ces Indiens qu’il savait mettre en valeur. Il avait surtout un œil d’artiste et pas vraiment un regard de journaliste. Il ne voulait pas les saisir dans les contradictions où les plaçait la vie des blancs: le train, les armes à feu, l’alcool, la misère, comme l’aurait fait un reporter aujourd’hui.


Monument valley terre indiens Navajos paysage sept 2008 - Copie (Copier)

Monument Valley, terre des Navajos: 2008.  (c) Ph. Rochot.

Curtis fait sans doute exception par rapport aux photographes qui travaillaient pour le chemin de fer et faisaient des photos d’Indiens le long du parcours de l’ »union Pacific Railroad ». Ce fut le cas de William Jackson qui pénétra ainsi dans les Rocheuses et fit connaître aux Américains la région du Grand Teton et de Yellowstone qui devint le premier parc national américain dès 1872.


Fred Miller photographe des crows - Copie

D’autres pionniers du photoreportage ont consacré leur travail à une seule tribu comme Fred Miller avec les indiens Crows, la tribu des « Corbeaux » dans le Montana. Ces hommes n’étaient pas forcément mal accueillis sur le terrain. Les Indiens comptaient parfois sur eux pour faire connaître au monde leur culture et leurs traditions et signalaient aux autres tribus que ces photographes n’étaient pas malintentionnés.


Cette fidélité et cette reconnaissance valurent à Edward Curtis de participer à la « Danse du Serpent » des Indiens Hopi, danse d’invocation de la pluie, normalement interdite à tout étranger à la tribu.

Canyon de Chelly, Arizona, réserve Navajos. 1998 (c) Ph. Rochot)

Philippe Rochot

—————    Citations: – Nous n’avons pas besoin de votre Bible. Notre Bible ce sont le vent, la pluie et les étoiles.(Mathieu King, sioux oglala) – Nous voyons la main du grand esprit partout : le soleil, la lune, les arbres, le vent et les montagnes. (Walking buffalo 1871) – Seul l’homme blanc trouvait la nature sauvage. A nous la nature paraissait douce. Elle ne devint hostile qu’à l’arrivée de l’homme barbu venu de l’est qui nous accable d’injustices. (Sioux Ogala).

—————

L’auteur de l’article avec l’arrière petit-fils de Geronimo, Harlyn Geronimo: 2012.


Philippe et Geronimo junior 2012 copie - Copie (Copier)

Fête indienne aux Grand Teton national Park. (Ph Rochot 2008)


Indiens crows Yellowstone fête hommage 1993 (1) - Copie (Copier) - Copie

Comments


  • Twitter Clean
  • Flickr Clean
bottom of page