USA : une incursion chez les adeptes du Steampunk … Philippe Rochot.
- Philippe Rochot
- 24 oct. 2016
- 2 min de lecture
Photographies: Philippe Rochot.
Les lunettes ! Très important les lunettes. Elles sont rondes et cerclées de métal, avec des languettes de cuir sur le côté. On les porte négligemment sur la visière du chapeau ou de la casquette. A l’origine elles servent à protéger les yeux de la fumée lachée par le train à vapeur mais là, elles donnent allure et fierté à celui qui les porte.

Une vieille gare restaurée, une loco noire avec des wagons rouges bringuebalants, c’est le décor idéal pour les adeptes du mouvement « steampunk », rassemblés dans la région de Lancaster le temps d’un week-end. Pas donné à tout le monde de s’habiller « steampunk », le moindre chapeau, la moindre veste coûte plusieurs centaines de dollars.

Les fans du mouvement rassemblés dans l’ancienne gare restaurée à 10km de la ville appartiennent donc à un milieu social plutôt aisé avec une quarantaine d’années derrière eux. Mais la passion est bien là.

Le « steampunk » est à la base un genre littéraire, étroitement ancré dans l’époque victorienne et la révolution industrielle du XIXème siècle. Charbon, vapeur, acier, cuivre ; ce sont les éléments et les matières qui entretiennent l’ambiance. Les vêtements aussi : les fans du mouvement ont revêtu des costumes de style 19ème auxquels ils ajoutent parfois une note futuriste : un bras artificiel articulé, une arme de science fiction, un ordinateur transformé, ou des ustensiles sortis de la guerre des étoiles.

Aujourd’hui, le « steampunk » est devenu une culture totale avec ses références littéraires historiques comme H.G. Wells ou Jules Verne et son personnage de “Robur le Conquérant” qui fait figure de héro du genre. Les ouvrages exposés dans la vieille gare de Lancaster portent des noms étranges mais évocateurs : « l’aviation à vapeur, la guerre des océans, la motocyclette à vapeur, le tramway à air comprimé ». Et ça marche !

Depuis la fin de années 1980 le mouvement n’a cessé de se développer. Les Américains s’estiment pionniers en la matière avec le roman de William Gibson « neuromancien » qui introduisit en 1984 la notion de « cyberpunk » qui devint « steampunk ». En France, la référence est l’oeuvre du spécialiste Étienne Barillier. Il existe aussi un « guide steampunk » qui retrace les origines du courant et fait parler ses écrivains, sans compter les films et les séries télés… Mais pour les adeptes, la littérature ou le cinéma ne suffisent pas. Il faut du concret, du terrain, des sites, des ambiances qui s’apparentent au mouvement.

Là où survivent de vieux trains, des locomotives à vapeur encore en service ou même à l’abandon sur fond de vieille gare désaffectée, il faut guetter le rassemblement « steampunk » qui viendra peut-être profiter de cette atmosphère qualifiée de « rétrofuturiste » pour mettre en valeur cette culture fascinante.
Philippe Rochot
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