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Visa pour l’image et le rendez-vous des 30 ans du festival… Ph. Rochot.

  • Photo du rédacteur: Philippe Rochot
    Philippe Rochot
  • 15 mai 2018
  • 3 min de lecture

Palong Khali, Bangladesh, 9 octobre 2017. Des milliers de réfugiés rohingyas ont fui leurs villages, marché pendant des jours et enfin franchi la frontière. (c) Paola Bronstein.

Personne n’a oublié les 25 ans de Visa pour l’image en 2013 et la présence de Don McCullin, personne n’oubliera sans doute les 30 ans d’existence que le festival va fêter en septembre prochain: 30 ans qui ont vu passer plus de 800 expositions et défiler quelque 4. 800 000 visiteurs.


Pour Visa 2018, une photo de Georges Steinmetz illustrant notre production alimentaire hors de contrôle.

Jean-François Leroy, fondateur et toujours directeur, se souvient du premier « Visa » en 1989, avec ces diapos sous verre qui diffusaient des auréoles autour de l’image à cause de l’humidité. Il évoque le couvent des Minimes : super endroit mais dans un état de délabrement avancé.  Aujourd’hui pourtant le couvent est devenu le lieu le plus prestigieux du festival. Exposer là, c’est le fin du fin. Tout photographe qui peut accrocher ses images sous ses voutes de pierre prend d’emblée du galon… Mieux vaut ne pas demander à Jean-François Leroy quel sera le thème des expos de l’année. Comme à chaque festival il n’y en a pas dit-il… Le fil conducteur c’est le news, l’actu, les hommes et les conflits, les drames de la vie, les atteintes à l’environnement, un monde qui sombre. C’est surtout le travail des photographes. Pas de thème mais quand même une rengaine qui reste un peu la misère du monde et les situations extrêmes dans lesquelles on trouve parfois une note d’espoir.


Bangladesh: Dans le quartier de Keraniganj qui abrite de nombreux ateliers de confection, le lit d’un canal qui se jetait dans la rivière Buriganga est rempli de détritus. (c) Gael Turine.


L’objectif du directeur de Visa depuis 30 ans est de réhabiliter les conflits qu’il juge oubliés. Et il ne s’en cache pas, citant par exemple le Yémen. Il estime « qu’on n’en parle pas » ce qui paraît injuste quand on pense aux reporters télé qui ont galéré ces derniers mois dans la région de Sanaa sous les bombardements saoudiens frappant les Houtis alliés de l’Iran.   Même chose pour l’exode des Rohingyas du Myanmar. Le patron de Visa estime « qu’on n’en parle plus ». Deux expos seront donc consacrées à ces guerres avec un reportage de Véronique de Viguerie au Yémen et un autre de Paola Bronstein chez ces « apatrides abandonnés rejetés » que sont les Rohingyas. Jean-François Leroy dans son élan, affirme qu’on a accordé plus d’importance au concours de l’eurovision remporté par Israël qu’aux tueries dans la bande de Gaza. C’est encore à voir ! Le second but avoué du patron de Visa est aussi de donner leur chance à de jeunes talents ou de redécouvrir des photographes oubliés. En cela, il a pleinement réussi : des photographes inconnus, exposés à Visa ont ensuite remporté la course d’obstacles imposée par la profession et se sont taillé une place au soleil.


“Petit coin” un reportage d’Andréa Luce sur les toilettes…


Pour le trentième numéro du festival Visa pour l’image, 25 expos sont annoncées. On y verra par exemple une série sur les toilettes, élément essentiel de notre hygiène avec un reportage d’Andréa Luce. Elle nous apprend que dans notre 21ème siècle, 950 millions de personnes défèquent en plein air : un acte qui est source de maladie et d’épidémies. On connait la persévérance du photoreporter Olivier Jobard aux côtés des migrants. Voilà dix ans qu’il suit ce dossier… et surtout les hommes, de Kaboul à Paris. Il nous présente ainsi Ghorban réfugié en France. Il a immortalisé chaque étape de sa vie durant huit ans jusqu’à l’obtention de la nationalité française et son retour en Afghanistan où il fait face à son passé.


La grève de la faim de Bobby Sands en 1981 avait secoué l’opinion en Grande Bretagne. (c) Yann Morvan.

Yann Morvan a laissé ses « champs de bataille » et se tourne vers une page vécue de l’histoire de l’Irlande du nord : la mort de Bobby Sand militant de l’IRA qui s’est laissé mourir de faim dans sa prison en 1981 avec neuf autres détenus, sans avoir obtenu le statut de prisonnier politique. 100.000 personnes suivront le cortège funéraire. Enfin je citerai en vrac les conditions de travail des mineurs de Potosi, les bidonvilles de Jobourg peuplés de migrants africains, les rivières poubelles de Dhaka ou la nouvelle vie des femmes engagées dans les FARC de Colombie. De « beaux » sujets image et tellement « Visa ».

Philippe Rochot

Perpignan du 1er au 16 septembre 2018.

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