La traversée de l’arc alpin: le pari pour la vie, de Michel Dimitrieff… Philippe Rochot
- Philippe Rochot
- 15 juin 2014
- 2 min de lecture
Quand on lit le projet de Michel Dimitrieff, on pense à la citation chère aux grands alpinistes Lionel Terray et Gaston Rebuffat : “la ou’ il y a une volonté il y a un chemin”.

Michel Dimitrieff : fête du tour de France Embrun (photo Pat.Domeyne/ 2013 )
Car il faut une volonté à toute épreuve quand on est handicapé moteur et qu’on veut traverser l’arc alpin en tandem, avec à la clé une dizaine de cols les plus prestigieux de nos montagnes. Michel va déniveler ainsi plus de 16.000 mètres, presque deux fois la hauteur de l’Everest. Mais pareille performance n’effraie pas ce garçon de 43 ans.
Michel Dimitrieff en cascade de glace (Freissinière, massif des Ecrins: photo Pierre Jamet)
La lésion des nerfs moteurs dont il souffre depuis la naissance ne l’a pas empêché de réussir l’ascension de sommets prestigieux avec piolets et crampons: le Dôme des Ecrins, l’arête des Cosmiques ou la face Nord de la Tour ronde. De ces exploits, Michel a même réalisé un reportage poignant: “sur le fil d’un rêve” , sélectionné dans plusieurs festivals du film d’aventure, ou l’on peut mesurer l’effort que représente chacun de ses pas dans sa progression vers les cimes. Il doit cette performance à sa propre volonté et à la poignée d’amis, de guides, d’alpinistes, de cyclistes qui l’ont accompagné et qui le suivront encore dans la traversée de l’arc alpin.

Ce parcours, Michel l’aurait fait volontiers sur un vélo de course mais son problème de coordination des mouvements l’oblige à adopter le tandem, seul moyen de progression en raison de son handicap. Pareille épreuve est pour lui salutaire car depuis trois ans il souffre en plus d’une « chondropathie féméro-patellaire »: traduisez, une usure du cartilage du genou. Les mouvements, le pédalage, le sport, lui permettent de limiter la progression du mal et d’entretenir sa masse musculaire.

Michel Dimitrieff (à droite) en entraînement au col du Galibier: juin 2014
Il s’élancera donc le 27 juin prochain, avec son enthousiasme et ses souffrances, pour un parcours en tandem de 650 km, de Thonon les bains à Menthon, ce qui ne l’effraie pas. Début juin, il a déjà gravi par deux fois le redoutable col du Galibier et ses 2500 mètres d’altitude et se trouvait le samedi 14 juin au col de Vars… Simple entraînement dit-il.

La vallée de la Vallouise aux portes du parc des Ecrins: le “repère” de Michel Dimitrieff…
Mais le projet de traversée Nord-sud de l’arc alpin va bien au delà de ce parcours d’obstacles dans un des plus beaux paysages des Alpes. Il est l’occasion de montrer et de prouver qu’un homme peut tenter de dépasser sa situation de handicap et réussir une performance qui rebuterait de nombreux amateurs en pleine possession de leurs moyens.
Philippe Rochot
Pour le suivi de l’expérience, voir :
Le blog de Michel : : http://www.micheldimitrieff.com/tandemaventure/index.php,
Le site de Michel: micheldimitrieff.com.
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